Serveurs circulaires : une nouvelle perspective d'OVHcloud sur le développement durable

Fondée en 1999, la société française OVHcloud est le leader européen du cloud. Elle propose des solutions de cloud et d'hébergement, des serveurs dédiés et des enregistrements de noms de domaine à ses 1,6 million de clients dans plus de 140  pays et possède des centres de données dans le monde entier.

"Depuis notre création, le développement durable fait partie intégrante de notre façon de travailler et de penser" , déclare Daphné Julienne, directrice de la stratégie d'entreprise et de la RSE chez OVHcloud. Le simple fait de combiner ces deux rôles montre que la responsabilité sociale des entreprises est stratégiquement ancrée dans l'ADN d'OVHcloud.

Votre objectif est de "mener la révolution des données pour un avenir responsable". Comment voyez-vous cela ?

Daphné : "Les données sont notre "matière première", c’est ce dont nous avons besoin pour faire notre job. Dans le cloud, il y a des données personnelles ou sensibles. Il est de notre responsabilité de les traiter de manière éthique et durable. En faisant cela, nous pensons que nous pouvons créer un avenir responsable avec les données".

Qu'est-ce que cela signifie concrètement ?

Daphné : "Les données ont un impact important sur les personnes et sur la nature. Notre industrie consomme beaucoup d'énergie et les serveurs sont fabriqués avec des matériaux qui ont une grande empreinte écologique. En construisant nos propres serveurs, nous maîtrisons totalement notre chaîne d'approvisionnement et nous gérons l'ensemble du cycle de vie de nos serveurs. En fin de vie, nous les démontons dans nos propres usines. Nous testons tous les composants. Lorsqu'ils sont suffisamment bons, nous les réutilisons jusqu'à quatre fois dans nos nouveaux serveurs ou nous les vendons. Ensuite, nous recyclons tous les matériaux".

D'ici à 2023, 36 % des composants de nos serveurs seront réutilisés. Nous nous concentrons très fortement sur les composants. C'est en cela qu'OVHcloud est unique. Et comme nous effectuons de nombreux tests, cela n'affecte en rien les performances de nos serveurs. Nous garantissons à nos clients une performance et une réutilisation parfaites de leurs serveurs".

Cela signifie-t-il que la durabilité est un argument de vente ?

Daphné : "Pas nécessairement. Certains clients trouvent cela très important ou intéressant, mais il y en a tout autant qui n'y voient pas d'intérêt ou qui ne s'intéressent pas à la manière dont nos serveurs sont fabriqués. Si certains clients nous choisissent en partie pour nos engagements et nos actions en faveur de l'environnement, c'est pour le mieux".

"En mesurant et en analysant notre impact environnemental, nous savons que nos composants ont un impact aussi important sur notre empreinte carbone que notre consommation d'énergie."

Utilisez-vous un cadre pour vos actions de développement durable ?

Daphné : "Nous suivons le protocole GHG qui est une norme internationale pour notre bilan carbone. Nous nous efforçons ainsi de réduire notre impact là où notre empreinte carbone est la plus importante. Nous sommes en mesure de le faire parce que nous maîtrisons parfaitement notre chaîne de valeur grâce à notre modèle d'intégration verticale. Je trouve que ces cadres se concentrent souvent sur les scopes 1 (émissions directes) et 2 (émissions indirectes) et moins sur le scope 3 (émissions indirectes provenant de la production ou après la vente de votre produit ou service). En mesurant et en analysant notre impact environnemental, nous savons que nos composants (scope 3) ont un impact aussi important sur notre empreinte carbone que notre consommation d'énergie (scope 2). Mais en raison de l'importance accordée aux scopes 1 et 2, notre secteur accorde moins d'attention aux composants des serveurs, alors que nous publions notre bilan (score balance) pour montrer qu'ils ont un impact au moins égal".

Communiquez-vous également à ce sujet par d'autres moyens ?

Daphné : "Oui, bien sûr. Nous avons un calculateur de carbone qui nous permet d'indiquer à chaque client, sur sa facture mensuelle, la quantité de CO2 qu'il a émise. Il est divisé en trois dimensions (électricité, fabrication et opérations) pour expliquer son fonctionnement et l'impact de notre approche. Le calculateur est déjà disponible pour nos clients ‘private cloud’ et le sera très bientôt pour nos clients ‘public cloud’. Il indique la source de leurs émissions et permet aux clients de mieux choisir les services qu'ils utilisent et l'impact qu'ils ont".

Prenez-vous des initiatives pour réduire votre consommation d'énergie ?

Daphné : "En 2003, nous avons franchi une première étape en refroidissant nos serveurs avec de l'eau en circuit fermé. C'était révolutionnaire à une époque où tout le monde utilisait encore l'air conditionné. Nous avons breveté ce système et nous en sommes maintenant à la troisième génération de système de refroidissement par eau. Nous avons 450 000 serveurs dans le monde. Vous pouvez donc vous faire une idée précise de l'impact environnemental que cela représente".

"L'efficacité de la consommation d'énergie, ou Power Usage Effectiveness (PUE), est exprimée par un quotient plus proche de 1 si l’on obtient de meilleurs résultats. Vu notre mode de travail, notre PUE est de 1,29. La moyenne dans notre secteur est de 1,60. Nous faisons donc beaucoup mieux que la plupart de nos concurrents. Et cela ne se fait pas au détriment de notre consommation d'eau, car nous travaillons en circuit fermé. Notre efficacité en matière d'utilisation de l'eau est de 0,30 litre par kWh, alors que la moyenne de notre secteur est de 1,80 litre par kWh".

"Nous voulons être un leader d'opinion, mais tous les grands acteurs doivent jouer le même jeu au niveau mondial. Nous voulons que l'ensemble du secteur ait les mêmes normes élevées que nous."

Ce sont des chiffres impressionnants et, compte tenu de votre taille, je suis sûr que cela aura un impact positif énorme.

Daphné : "Oui, mais il est important que tous les cloud providers fassent de même, sinon notre impact restera trop limité. Nous voulons être un leader d'opinion, mais tous les grands acteurs doivent jouer le même jeu au niveau mondial. Nous voulons que l'ensemble du secteur ait les mêmes normes élevées que nous. Il s'agit d'un problème mondial qui nécessite une solution mondiale. C'est pourquoi nous croyons fermement au pouvoir d'un écosystème. Nous sommes grands, mais pas assez pour avoir un impact significatif si nous n'impliquons pas tous nos fournisseurs, partenaires et clients".

Comment faites-vous ?

Daphné : "Nous voulons aider nos clients et nos fournisseurs à mieux comprendre et à réduire leur propre impact. C'est pourquoi nous organisons des ateliers avec eux, nous publions des livres blancs, nous organisons des webinaires... Nous voulons les aider à passer à l'étape suivante et leur apporter de nouvelles idées."

"Nous devons continuer à innover. Mais cela n'est possible qu'au sein d'un écosystème sur lequel on peut compter. Et comme nous ne pouvons contrôler qu'une partie de cet écosystème, nous restons dépendants des fournisseurs. C'est pourquoi nous avons une politique d'approvisionnement durable".

Prenez-vous encore d'autres initiatives ?

Daphné : "En France, nous utilisons exclusivement de l'énergie décarbonatée. Au Qué bec , nous avons délibérément construit notre centre de données à côté d'un barrage pour faciliter l'accès à l'hydroélectricité, qui est une énergie renouvelable. Les centres de données consomment beaucoup d'énergie, mais ils prennent aussi de la place. Nous appliquons le concept circulaire de nos serveurs à nos centres de données et nous les construisons la plupart d'entre eux là où se trouvaient d'anciennes usines, sur des friches industrielles plutôt que sur des terrains vierges."

"Nous prenons également des initiatives plus modestes, par exemple en encourageant les gens à venir au travail à vélo ou en empruntant les transports publics, à prendre le train plutôt que l'avion pour leurs déplacements, si possible. Nous voulons surtout qu'ils comprennent bien pourquoi c'est important et qu'ils ne le fassent pas uniquement parce qu'ils y sont obligés".

Devez-vous respecter certaines normes en matière de rapports ?

Daphné : "À partir de 2025, nous devrons obligatoirement nous conformer au CSRD. Cela demande beaucoup de travail préparatoire et c'est assez intensif. Mais nous voulons les choses correctement. Nous nous conformons aussi à certaines normes ISO, par exemple pour le PUE et la consommation d'eau. Pour bien les mesurer, nous avons des capteurs dans nos centres de données. Nous participons également au CNDCP (Climate Neutral Data Centre Pact), dont nous sommes cofondateurs. Il s'agit d'un pacte qui fixe des normes applicables aux centres de données afin de minimiser leur impact". 

Dans une multinationale comme OVHcloud, est-il difficile de déployer la politique de développement durable à l'échelle mondiale ?

Daphné : "Chaque région a son propre contexte, bien sûr. Mais il est fascinant de voir comment les petits bureaux du monde entier prennent leurs propres initiatives qui s'inscrivent dans leur contexte local, notamment par l'intermédiaire des directeurs de bureau locaux. C'est également le cas dans nos usines, puisque nous nous sommes engagés à réduire à zéro la quantité de déchets mis en décharge provenant de nos centres de production d'ici à 2025". 

Depuis plus de 20 ans, OVHcloud s'engage en matière d’innovation vise à rendre le cloud plus durable, afin de réduire leur empreinte carbone et celle de leurs clients. Vous pouvez en savoir plus sur leurs efforts, leurs objectifs et leurs résultats en matière de développement durable sur leur site web.

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Avec cet article, nous contribuons à réaliser ces objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations Unies.