Un impact social dans sa propre région

Comme son nom l'indique, SafeBrands assure la sécurité en ligne des marques de ses clients. Outre la gestion des noms de domaine, l'entreprise marseillaise propose depuis 1997 des services de surveillance Internet, de cybersécurité, d'hébergement et de certificats SSL.

Depuis sa création en 1997, SafeBrands a pris toutes sortes de mesures et d'initiatives pour minimiser son impact environnemental et maximiser son impact social à Marseille. Frédéric Guillemaut, directeur général, nous explique la démarche adoptée.

SafeBrands fait de nombreux efforts pour réduire son impact environnemental et ses émissions de CO2, notamment en soutenant des projets de reforestation. Qu'est-ce qui vous a poussé à agir ?

Frédéric: "Nous avons fondé l'entreprise il y a 27 ans, alors que l'internet était encore quelque  chose de magique. À l’époque déjà, nous faisons du recyclage au bureau, nous ne pensions pas encore à la consommation d'énergie ni aux émissions de carbone. Lorsque nous avons découvert que notre centre de données consommait autant qu'un stade pour 30 000 personnes, il est apparu clairement que nous devions agir. Comme nous n'avions pas les moyens d'acheter des serveurs coûteux qui consomment moins d'énergie, nous avons introduit une taxe carbone. Nous en avons payé la moitié nous-mêmes et nous en avons facturé l’autre moitié à nos clients. Nous avons reversé le produit de la taxe à l'Action Carbone Solidaire de GoodPlanet. Ce n'était pas beaucoup, mais nous étions déjà contents de faire quelque chose."

"Quelques années plus tard, nos collaborateurs ont mis sur pied le projet Safe Green, parrainé par l'entreprise, afin de réduire les déchets au bureau. Nous n'avons rien fait de spectaculaire, mais en offrant une tasse aux nouveaux employés, par exemple, nous n'avons plus eu à utiliser de gobelets jetables."

"Bien sûr, nous faisons aussi le maximum pour le bien-être de nos employés. Exemple : le congé familial n'est pas obligatoire en France, mais nous le proposons quand même. Il en va de même pour le travail à domicile. En 2010, SafeBrands a reçu le label Empl'itude en reconnaissance de son engagement envers l'accès au travail des personnes éloignées du marché de l'emploi, notamment en les formant aux entretiens d'embauche avec l'accompagnement de ses propres salariés."

"L'idée qui sous-tend nos actions est très simple : la Terre est la seule planète que nous ayons, nous devons donc en prendre soin."

Les petits ruisseaux font les grandes rivières

Frédéric : "En effet. Et rétrospectivement, toutes ces petites actions ont entraîné un changement à long terme dans l'état d'esprit de notre personnel. Désormais, les gens cherchent automatiquement des moyens de consommer moins, d'économiser l'énergie. Ce qui n'est pas évident dans un secteur qui consomme beaucoup d'énergie. Pour vous donner une idée : à Marseille, il y a actuellement sept centres de données et cela devient de plus en plus problématique pour l'approvisionnement en électricité de la ville. Il n'y aura donc plus de nouveaux centres de données aussi longtemps que l'on n’aura construit en parallèle une nouvelle centrale électrique."

Comment ces petites actions se sont-elles transformées en ce que vous faites tous aujourd'hui ? Y avait-il une stratégie derrière tout cela ?

Frédéric : "Pas vraiment. Nous n'avons jamais élaboré de stratégie de développement durable. Nous avons simplement fait ce que nous estimions devoir faire. L'idée qui sous-tendait nos actions était très simple : la Terre est la seule planète que nous ayons, nous devons donc en prendre soin. Nous avons principalement examiné ce que nous pouvions réaliser rapidement et à court terme. Nous pensons qu'il faut réduire notre empreinte carbone : quelles mesures pouvons-nous prendre ? Nous voulons avoir un impact social dans notre région : comment pouvons-nous y parvenir ? Nous ne sommes évidemment pas naïfs et nous savons que cela passe bien auprès des clients, mais il n'y a jamais eu de plan d'ensemble derrière tout cela."

Vous faites désormais partie du groupe Team Internet. Cela change-t-il beaucoup en termes de RSE ?

Frédéric : "Cela change tout. Nous devons être neutres en carbone, l'inclusion devient obligatoire... Les initiatives ont également plus d'impact si elles sont centralisées, et peut-être qu'en tant que membre d'un groupe plus important, nous pouvons également avoir un plus grand impact. Cela a aussi des implications pour les rapports de RSE."

"Parallèlement à cela, nous pouvons conserver notre liberté et choisir les organisations caritatives auxquelles nous donnons de l'argent. Par exemple, nous n'offrons pas de cadeaux de Noël à nos clients. Ils reçoivent un courriel dans lequel nous leur expliquons qu'ils ne recevront rien parce que nous consacrons ce budget au soutien de bonnes causes. Cette année, il y a un projet local de soutien aux enfants ukrainiens, mais aussi un projet pour des clowns pour enfants à l’hôpital, une entreprise alimentaire locale qui emploie des chômeurs de longue durée, etc..."

L'ancrage local de vos actions semble très important ?

Frédéric : "En effet. Le premier nom de notre entreprise était Planète Marseille, d'après une chanson rap d'un groupe local. Nous aimons Marseille et nous sommes convaincus qu'il est bon d'agir localement. Ce n'est certainement pas la région la plus riche de France, c'est pourquoi nous nous adressons aux écoles et aux jeunes pour leur proposer des stages ici. Nous proposons aussi  cette formation aux demandeurs d'emploi de la région. Nous sommes fiers d'avoir un impact social au niveau local. En fait, c'est sur le plan éthique que je pense que nous avons le plus d'impact."  

"Il y aura toujours des résistances. Il est donc très important de trouver un bon équilibre entre idéal et pragmatisme."

Est-il plus difficile de se fixer de nouveaux objectifs lorsqu'on a fait tant de choses depuis 20 ans ?

Frédéric : "Je pense qu'il est particulièrement difficile de trouver le bon équilibre entre vos idéaux et ce qui est réalisable dans la pratique. Nous essayons d'acheter localement. J'ai découvert que des collègues achetaient leur souris et leur clavier sur Amazon. Lorsque vous insistez pour acheter localement, il y a des réactions négatives. Parce que sur Amazon, vous avez beaucoup de choix, c'est plus facile... Il y aura toujours une résistance. C'est pourquoi il est important de trouver un bon équilibre."

"Dans la mesure du possible, nous voyageons en train. D'ailleurs, la SNCF est un de nos clients. Parfois, il est beaucoup plus pratique de prendre l'avion. Mais là encore : si vous prenez l'avion à Marseille, c'est RyanAir qui s'impose. Or nous évitons RyanAir, parce que d'un point de vue éthique, cette compagnie n’a pas un comportement correct sur le plan fiscal. Donc, nous prenons le train. Ce qui signifie des temps de déplacement plus longs. C’est un choix, qui n'est cependant pas toujours facile à faire."

"Lorsque je vois nos employés commander de la nourriture via UberEats, je leur en parle, car on ne peut jamais être sûr que le livreur à vélos n'est pas exploité. Je ne devrais vraiment pas m'en mêler, car il s'agit de leur vie privée. Mais je ne peux m’en empêcher. Après, à eux de faire la part des choses."

La RSE a un impact sur l'image d'une organisation. Quelle importance lui accordez-vous ? L'abordez-vous consciemment ?

Frédéric : "Nous n'en faisons pas toute une histoire, mais nous en parlons sur LinkedIn, par exemple. Nous essayons en effet de l'utiliser comme un atout lorsque nous recrutons du personnel. Il n'a jamais été facile de trouver des techniciens, donc cela ne peut qu'aider."

"En tant qu'argument de vente, je ne pense pas que la RSE apporte grand-chose, car tous les bureaux d'enregistrement font plus ou moins la même chose. Il est difficile de faire la différence, mais nous l'incluons toujours dans les appels d'offres. La sélection se fait de toute façon sur la base du prix, malheureusement."

Pour en savoir plus sur les diverses initiatives de SafeBrands en matière de développement durable, consultez le site.

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Avec cet article, nous contribuons à réaliser ces objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations Unies.