L'avenir de notre conseil d'administration

Comment en êtes-vous arrivé à assumer la présidence de notre conseil d'administration ?  

Cela s’est fait à la demande de Philip (directeur général de DNS Belgium). Plus tôt cette année, j'avais demandé à prolonger mon rôle de trésorier, sans penser aucunement à une candidature au poste de président. La présidence tournait bien, et il n’y avait à mes yeux aucune raison d’en modifier la substance. Quand Philip m'a proposé de prendre la succession de Piet, j'ai néanmoins accepté d’y réfléchir. Selon Philip, Piet souhaitait se consacrer à d’autres activités. Le moment était donc idéal pour reprendre le flambeau. Et puis, il faut dire que je connais DNS Belgium depuis belle lurette déjà. 

Vous voulez dire que vous avez assumé la présidence du comité financier pendant plusieurs années ? 

Il y a huit ans, je suis entré au comité stratégique de DNS Belgium sous les couleurs de la FeWeb pour, à la suite d’un élargissement du conseil d’administration, prendre le rang d’administrateur et, quelques années plus tard, enfin, accéder aux fonctions de "trésorier" en qualité de représentant du conseil d'administration. Enfin, à toutes ces années d'expérience s’ajoutent aussi mes affinités particulières avec DNS Belgium.  

Des affinités d’autant plus manifestes que vous-même avez été agent dans une vie antérieure. Cette expérience passée vous sert-elle dans votre rôle de président ? 

C'était il y a bien longtemps ! Vous évoquez là mon passage chez DigiPoint, où j’ai en effet assumé les fonctions d’agent. Tout cela remonte aux années 1990, époque où, pour enregistrer un nom de domaine, il fallait envoyer un fax avec une preuve d'enregistrement auprès de la Chambre de commerce. Je tiens toutefois à le souligner, c’est dès les débuts de l’internet que je me suis retrouvé plongé dans le petit monde des noms de domaine.  

Non, je ne crois pas que cette expérience m’apporte grand-chose en tant que président. En revanche, il peut être très utile d’avoir des relations dans ce milieu, ou encore, de connaître le point de vue d'un agent. Et non, il n’est nullement indispensable d’être un expert de la technique et des technologies. Nous ne sommes pas des spécialistes du DNS, ce qui n’est d'ailleurs aucunement nécessaire. L’objectif et la mission du conseil d'administration, c’est de faire progresser l’organisation et de la préparer pour l'avenir.  

Vous siégez aussi dans d'autres conseils d’administration : cela vous laisse-t-il suffisamment de temps à consacrer à DNS ? :)  

Si la fonction de président implique bien évidemment que l’on y consacre du temps, c’est l’organisation elle-même qui se charge du gros du travail. Le président convoque le conseil et établit l’ordre du jour, anime les délibérations et en fixe le cadre et les modalités. Au vu du temps consacré à ces préparatifs, toutefois, la charge de travail reste raisonnable, pratiquement équivalente par rapport à mon rôle de trésorier. A l’époque, certaines réunions financières se tenaient aussi en dehors du conseil d'administration. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. 

Avez-vous lancé de nouvelles initiatives depuis que vous avez pris vos fonctions de président ? Quelles innovations aimeriez-vous apporter au sein du conseil d'administration ? 

Je n’ai pas une réputation de grand révolutionnaire, et donc je ne prévois pas de changement de cap ni d’évolutions radicales. Avant mon arrivée, le conseil d’administration fonctionnait très bien, notamment grâce aux bons soins de Philip et de l'équipe. 

Pour l’instant, j’ai formulé deux suggestions mineures, basées sur mon expérience acquise dans d'autres conseils d’administration : des conseils d’administration thématiques et une plus grande participation du personnel aux réunions du conseil. Ce sont là, je crois, des paramètres où le conseil pourrait imprimer sa marque autour d’un grand thème central, par exemple l'innovation et les technologies, les RH, les finances, etc. Les employés de DNS Belgium auraient ainsi l’opportunité de mettre en avant les projets concoctés pour leur propre domaine de compétence ou de spécialisation. 

Côté durabilité, le conseil d'administration a certainement un rôle à jouer, et se doit de retrousser ses manches,  peut-être sous la forme d’un team building ? L’idée n'est pas neuve, j’ai eu l’occasion de la découvrir chez Microsoft notamment. Il faut avoir l'ambition d'impliquer activement le conseil dans un projet durable. Pourquoi pas par le soutien de Digital for Youth ? C’est là sans aucun doute une piste à creuser.  

À quoi ressemble un conseil d'administration aujourd’hui ? Quelles initiatives faut-il prendre pour que cette image idéale devienne réalité ? 

Certains points posent manifestement question en matière de diversité, notamment quant au genre, à la langue et à l'origine ethnique des administrateurs. Pour l'instant, le conseil d’administration est principalement composé d’hommes blancs, encore que 2 femmes y siègent aussi. DNS Belgium est une organisation belge, et pourtant tous ses membres sont néerlandophones. La situation interpelle :  d’une part, il incombe aux membres eux-mêmes de désigner un administrateur tiers et, d'autre part, on pourrait tenir davantage compte de cet aspect lors de futurs appels à candidature. Le conseil est pleinement conscient de ces questions. 

Quels sont les principaux mérites de votre prédécesseur (Piet Spiessens) ? 

Le bon fonctionnement du conseil, tout simplement. Le conseil fonctionne très bien: tout le monde a le droit de s'exprimer, tout se passe de manière professionnelle et dans un esprit d'ouverture. Les administrateurs sont attentifs aux remarques et suggestions en séance, les discussions se déroulent dans un climat de respect, et Piet animait parfaitement le tout, notamment du côté de la gestion du temps, où il avait l’art de ramener les discussions à l’essentiel. 

Parlons cybersécurité : à votre avis, comment DNS Belgium pourrait-elle faire la différence dans ce domaine ? 

D’abord, je verrais bien le service communication passer à la vitesse supérieure. DNS Belgium pourrait certainement faire la différence en matière de communication. La cybersécurité est un réel problème de société et pourtant les gens ne s'en préoccupent que lorsqu'ils s’y trouvent confrontés.  

DNS Belgium est un expert en cybersécurité. A mon avis, il faut assumer toutes les facettes de ce rôle et, par exemple, communiquer davantage à destination des organisations. L’heure est à la sensibilisation auprès de Feweb, Unizo, etc. Il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine, notamment à l’égard du marché très diversifié des PME.  

Collaborer avec les acteurs de l’univers de la cybersécurité en Belgique, vous le faites déjà aujourd'hui, et il faut impérativement poursuivre dans cette voie,  comme dans le cas de la collaboration avec la Cyber Security Coalition. 

Et qu'en est-il de la responsabilité sociale des entreprises ? Quels sont les axes à privilégier ?  

Encore une fois : la communication. La modestie n’est pas de mise, célébrez haut et fort vos best practices, soyez une source d’inspiration pour les autres organisations. Recherchez les opportunités. Il existe tant de séminaires consacrés aux ODD : foncez et allez y parler de vos expériences. Souvent, les grandes entreprises sont déjà attentives à la durabilité et disposent d’équipes qui font de l’excellent travail dans ce domaine. Dans le segment des PME, en revanche, ce n’est pas encore très clair, et le sujet reste confiné par exemple à l'écologisation du parc automobile ou à certaines interventions évidentes. Faire connaître ses réalisations tous azimuts, c'est aussi une forme de responsabilité sociale des entreprises !